L’administration provinciale de Ngozi salue les réalisations du Pragrecol et plaide pour la pérennisation de ses acquis

En date du 15 novembre 2022, il a été organisé, au chef-lieu de la province Ngozi, une journée porte ouverte sur les pratiques agroécologiques promues par le Projet de Promotion des Pratiques agroécologiques dans les coopératives accompagnées par Adisco (Pragrecol en sigle). L’administration provinciale apprécie les réalisations de ce projet et demande que tous les habitants des 298 collines que comptent les 9 communes de sa province goûtent aux fruits des acquis de ce projet. Un concours des fermes agroécologiques a été organisé à cette occasion.

Cette activité vient d’être organisée à moins de 2 mois de la clôture du projet. Dans son discours de circonstance, Emmanuel Ntaconsanze, Gouverneur de la province Ngozi, a indiqué qu’à l’heure actuelle, l’administration apprécie à sa juste valeur la contribution du Pragrecol dans l’augmentation d’une production agricole saine. En outre, il a précisé que les réalisations de ce projet montrent clairement qu’elles mettent en avant la protection de l’environnement. Il a profité de cette occasion pour annoncer publiquement que la population de la province Ngozi reconnaît que ce projet a été d’une grande utilité. A cet effet, M. Ntaconsanze a demandé que cela ne s’arrête pas là mais que les acquis du projet soient pérennisés et que toutes les 298 collines que comptent les 9 communes de la province Ngozi puissent en bénéficier. Au moment où il s’observe des conséquences néfastes liées au dérèglement climatique, le Gouverneur de la province Ngozi a invité la population de cette province à tout faire pour que chaque ménage plante, dans son exploitation, au moins 2 arbres. Aussi, il a conseillé la population d’exploiter les marais pendant la saison sèche car l’eau y est en permanence. Il a en outre recommandé aux paysans formateurs présents de continuer de former les autres sur ces nouvelles pratiques agroécologiques d’une importance indéniable.
Dans le domaine de l’élevage, cette autorité provinciale demande à la population d’élever tout au moins 2 lapins, ce qui permettra d’augmenter la production agricole car sa fumure est d’une excellente qualité. Emmanuel Ntaconsanze a également révélé que l’administration soutient fermement les Organisations qui apportent des innovations dans le domaine de l’agriculture. C’est le cas d’Adisco à travers le Pragrecol qui promeut les nouvelles pratiques agroécologiques qui font que les bénéficiaires fabriquent eux-mêmes de la fumure, ce qui diminue sensiblement le nombre de ceux qui font recours aux engrais chimiques qui, des fois tardent à parvenir à ceux qui en font la commande. Les mêmes bénéficiaires fabriquent des biopesticides à base des plantes naturelles. Il a terminé son allocution en lançant un appel vibrant aux membres des coopératives accompagnées par Adisco d’adhérer aux mutuelles de santé communautaires.

A son tour, Libère Bukobero, Secrétaire Général d’Adisco, a relaté en quelques mots le travail d’Adisco ainsi que la zone d’intervention des différents projets mis en œuvre par cette Organisation. Adisco, a-t-il rappelé, est une Organisation de droit burundais et toutes ses interventions s’articulent sur les 5 piliers qui sont l’autopromotion, la structuration, la formation, l’appui financier et matériel ainsi que le plaidoyer. Réagissant à la demande du Gouverneur de la province Ngozi qui souhaite qu’Adisco étende sa zone d’intervention pour atteindre toutes les communes de cette province, Libère Bukobero tranquillise : « On ne compte pas abandonner les agriculteurs, nous travaillons en étroite collaboration avec l’administration ainsi que les directeurs provinciaux en charge de l’environnement, de l’agriculture et de l’élevage pour développer le secteur de l’agriculture qui est le fondement du développement du Burundi ». Il a saisi cette opportunité pour indiquer qu’il est prévu un atelier national au cours duquel il est prévu la présentation d’un recueil des pratiques agroécologiques de la région des Grands Lacs. Pour Bukobero, ce qui se fait dans cette région peut aussi se faire dans notre pays le Burundi. Il a saisi cette opportunité pour préciser que cette journée de présentation des réalisations du Pragrecol coïncide avec un concours dont les participants sont ceux qui ont essayé ces pratiques chez eux en mettant en place des fermes agroécologiques.
Les participants ont par la suite suivi le témoignage de Dancilla Kigeme de la coopérative Tubamurikire. Elle a indiqué qu’actuellement, les bénéficiaires du projet produisent sans nuire à l’environnement et sans trop dépenser car ils utilisent les ressources naturelles locales (tithonia, neem, ricin, hoffe, cendre, poudre de brique cuite) pour la conservation et la lutte contre les maladies et ravageurs sans oublier l’amélioration de la fertilité du sol. Elle a en outre révélé que les bénéficiaires du projet produisent suivant les planifications préétablies et que la plupart d’entre eux ne figurent pas sur la liste de ceux qui commandent les engrais chimiques.

Après, les différentes personnalités qui étaient conviées à ces cérémonies ont effectué une visite guidée des stands des meilleurs ménages modèles ciblés parmi ceux qui ont reçu un accompagnement intensif sur le développement des fermes agroécologiques depuis le début du Pragrecol. Les échantillons de différents produits ont été exposés. Parmi ces éléments exposés figurent les produits agricoles qui sont d’une excellente qualité. Les exposants ont indiqué qu’ils sont fiers de produire beaucoup en préservant la nature et en améliorant la fertilité du sol. D’autres ont révélé que leurs conditions de vie se sont améliorées car ils ne dépensent plus l’argent dans l’achat des engrais chimiques. Cet argent sert aujourd’hui à d’autres choses, ont-ils indiqué.

Les activités de cette journée ont été clôturées par la remise des prix aux compétiteurs. Martin Gahungu de la colline Nyabizinu, commune Ngozi, a occupé la première place. Les prix étaient composés de fûts d’une capacité de 100 litres (qui seront utilisés dans la fabrication des biopesticides) ainsi que d’arrosoirs. Signalons que ce concours a vu la participation de 13 ménages.