LES MUTUELLES DE SANTE CONNECTEES AUX COOPERATIVES MULTIFILIERES.
Pourquoi a-t-on lancĂ© les mutuelles de santĂ© des cafĂ©iculteurs. Au Burundi, seuls les travailleurs du secteur formel public sont couverts par une assurance maladie grĂące Ă la Mutuelle de la Fonction Publique. Les autres catĂ©gories de la population doivent faire face au paiement direct des coĂ»ts de la santĂ©. Le Gouvernement a mis en place la CAM – Carte dâAssistance MĂ©dicale â pour le secteur rural et informel sans la doter de moyens consĂ©quents, de sorte que la majoritĂ© des centres de santĂ© et des hĂŽpitaux obligĂ©s de lâaccepter nâoffrent que des soins minima Ă leurs porteurs. Depuis plus de six ans, le gouvernement a promu la gratuitĂ© des soins pour les enfants de moins de cinq ans ainsi que les femmes qui accouchent, des mesures qui ne concernent que 22% de la population. Le Plan national de dĂ©veloppement sanitaire 2011-2015 indique quâau Burundi, le patient de plus de cinq ans prend en charge 100% du coĂ»t des actes, mĂ©dicaments et examens de laboratoire et une bonne partie de la population nâarrive pas Ă les payer avec pour consĂ©quence de frĂ©quentes sĂ©questrations des malades et des cadavres. Le taux dâoccupation des hĂŽpitaux montre quâils sont peu frĂ©quentĂ©s (28 Ă 40% de taux dâoccupation des lits). 81,5% de la population sont souvent obligĂ©s de sâendetter ou de vendre des biens pour payer leurs soins hospitaliers. 123 personnes par jour doivent dâailleurs vendre un bien productif et rentrer ainsi dans le cycle permanent de paupĂ©risation.
Le cafĂ©, principale source de revenus pour 55% de la population ne produit ses fruits quâune fois par an. La production ne peut pas ĂȘtre meilleure pendant deux annĂ©es successives Ă cause de la cyclicitĂ© du cafĂ©. La situation se prĂ©sente ainsi alors que la maladie nâattend ni la rĂ©colte, ni la paie cafĂ©. « Indwara ntisezerana » dit-on en Kirundi. Certains paysans sont donc trĂšs souvent obligĂ©s de vendre leur cafĂ© sur pieds (kurya urushurwe : littĂ©ralement manger le cafĂ© en fleurs) Ă un prix souvent infĂ©rieur au tiers de sa valeur. Dâautres doivent contracter des dettes auprĂšs dâusuriers Ă des taux dâintĂ©rĂȘt qui dĂ©passent souvent les 200%. Les paysans vivent ainsi Ă la merci des commerçants vĂ©reux dit ââABAKONAKONYIââ , littĂ©ralement ceux qui castrent les autres.
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