A Mabayi, le comité de veille Akadacika est en guerre contre les jeux au Casino

Depuis un certain temps, il s’observe dans certaines localitĂ©s du pays et surtout les centres urbains, des appareils de casino installĂ©s devant ou Ă  l’intĂ©rieur des bistrots. L’arrivĂ©e de ces appareils dans la commune Mabayi a ruinĂ© certaines familles. Ils ont Ă©tĂ© Ă©galement Ă  l’origine des cas d’abandon scolaire. Le comitĂ© de veille Akadacika associĂ© Ă  certains parents se sont levĂ©s comme un seul homme et ont menĂ© une guerre contre le casino qui, aujourd’hui, tend Ă  disparaitre complĂštement. Le comitĂ© Akadacika est satisfait de voir les Ă©lĂšves qui avaient abandonnĂ© les Ă©tudes retourner Ă  l’école.

Marie Louise BUCURA habite dans la commune Mabayi, province Cibitoke. Elle affirme qu’avec l’avĂšnement du casino, les enfants ont abandonnĂ© les Ă©tudes. Ils quittaient la maison le matin et les parents les croyaient Ă  l’école. Ce « flĂ©au » n’a pas Ă©pargnĂ© certains chefs de familles, a prĂ©cisĂ© Mme BUCURA. Selon elle, il y en a qui ont vendu des parcelles pour aller jouer au casino. Ce phĂ©nomĂšne constituait sĂ»rement une menace Ă  l’économie des familles. Elle affirme qu’un comitĂ© de jeunes rĂ©unis au sein de « Akadacika » s’est investi pour couper court Ă  ce genre de jeu qui tendait Ă  Ă©touffer l’économie de pas mal de familles. « Ils passaient de maison Ă  maison et leur travail a fait qu’aprĂšs quelques temps, les choses ont changĂ©. Sur 10 sites d’installation de ces appareils recensĂ©s, il reste seulement 4 oĂč on peut voir ces appareils que nos enfants trouvent comme faiseurs de monnaie. Par exemple, le parent pouvait donner Ă  un enfant de l’argent pour aller acheter 1kg de haricot ; il devait d’abord passer jouer pour voir s’il pouvait gagner de l’argent mais il revenait malheureusement les mains vides. C’était vraiment de la galĂšre. Nous sommes trĂšs contents du travail de ce comitĂ© de jeunes qui sont Ă  la rescousse de nos familles. On aimerait d’ailleurs que ce comitĂ© Ă©tende son champ d’action sur d’autres collines oĂč des adultes passent toute la journĂ©e en jouant au jeu de cartes ».

Claudine NIYOKWUBAHWA habite dans la commune Mabayi, province Cibitoke. Elle est enseignante Ă  l’Ecole Fondamentale de Kinyovu. Elle affirme que des cas d’abandons scolaires se sont observĂ©s Ă  cette Ă©cole Ă  cause du casino. La Direction de cette Ă©cole a constatĂ© au dĂ©part que certains Ă©lĂšves arrivaient Ă  l’école avec retard et la cause a Ă©tĂ© connue plus tard. « Certains, au lieu de se prĂ©senter Ă  l’école Ă  l’heure prĂ©vue, prĂ©fĂ©raient d’abord passer par le casino et se prĂ©sentaient Ă  l’école aprĂšs. Au fur du temps, ils s’absentaient carrĂ©ment et certains ont abandonnĂ© les Ă©tudes. Nous avons recensĂ© un total de 12 abandons. On a assistĂ© Ă  un phĂ©nomĂšne inhabituel Ă  notre Ă©cole : le taux de rĂ©ussite a sensiblement chutĂ©. Par exemple, au premier trimestre, 555 Ă©lĂšves sur 576 Ă©lĂšves ont rĂ©ussi. C’était avant l’avĂšnement du casino. Au deuxiĂšme trimestre, la situation a Ă©tĂ© catastrophique. Seuls 308 Ă©lĂšves ont pu avoir la moyenne Ă  cause du casino. Les jeunes qui ont luttĂ© contre ce jeu ont rĂ©ussi Ă  renverser la tendance. Nous avons eu 409 Ă©lĂšves qui ont rĂ©ussi au troisiĂšme trimestre et nous saluons Ă  cet effet leur bravoure. Parmi les 12 qui Ă©taient partis, 6 sont revenus grĂące Ă  l’action des jeunes membres du comitĂ© de gestion de l’école qui ont convaincu le directeur de notre Ă©cole qui, Ă  son tour, a militĂ© aux cĂŽtĂ©s de ces jeunes dans la lutte contre le casino. Tous les matins, aprĂšs le salut du drapeau, il devait passer un message de sensibilisation ».